Elfreth’s Alley, la plus vieille rue résidentielle des Etats-Unis

Raaah le titre racoleur !!! Si tu connais un peu les américains ou si tu vis ici, je me demande si tu as remarqué à quel point ils adorent les records. Maintenant que je te l’ai dit tu feras attention mais pour chaque événement, il y aura toujours la possibilité d’atteindre un record. Comment c’est possible ?

En mettant des paramètres absolument farfelus du style, « le premier athlète à marquer 30 points en l’espace de 10 minutes, dans la deuxième mi-temps d’un match éliminatoire un jeudi après-midi » Voilà, c’est plutôt large. C’est le côté : tout le monde doit gagner dont je t’avais parlé ici.

Toute cette introduction pour dire que, ce n’est PAS le cas de Elfreth’s Alley.

Gotcha !

Elfreth’s Alley est une des attractions les plus visitées de Philadelphie, car il s’agit de la plus vieille rue résidentielle des Etats-Unis. Legit. Pas « si on compte une maison sur deux, dans une ville de plus de X habitants etc. ». C’est LA plus vieille, point. Alors attention, il y a quand même le mot « résidentielle » qui traîne par là. Pourquoi ? Ce qu’ils entendent par « résidentielle », c’est que depuis sa création en 1702 et la construction des maisons entre 1728 et 1836, la rue a été habitée en continue.

Comment la rue a-t-elle été créée ?

Telle une anomalie, la rue n’était pas sur les plans de la ville. Elle n’était pas prévue par William Penn, car lui voulait une petite ville bucolique avec des grandes avenues. Sauf qu’avec l’expansion de la ville, la plupart des marchands et des pécheurs désiraient quand même rester le plus proche possible de la Delaware River. Arrivé en 1700, les quatre blocs les plus proches du port étaient en surpopulation. John Gilbert et Arthur Wells ont donc décidé de mettre en commun leurs terres entre Front street et Second street pour créer Elfreth’s Alley.

Qui dit surpopulation, dit aussi commerce et comme à l’époque, le « bureau » se trouvait en général au rez-de-chaussée, la rue est vite devenue un centre d’artisans et de commerçants qui vivaient et travaillaient dans la rue ou ses alentours. La taille des maisons leur permettait de louer des chambres pour des matelots et autres gens de passage.

Et puis ?

Avec la révolution industrielle et tout ce qu’elle a entraîné en termes de progrès, ce sont des usines qui s’installent aux alentours et certains changements s’opèrent. Par exemple si de nos jours les maisons sont considérées comme de moyennes tailles, à l’époque 27 personnes pouvaient tenir dans deux maisons. Ça fait 8 familles à peu près. D’ici 1880, 300 personnes vivent dans la rue.

Bien sûr autant de personnes, ça laisse des traces. La rue devient difficile à entretenir et comme pour Society Hill, lorsque la population se déplace vers l’ouest de la ville, elle devient désuète, pauvre, un peu crade et délaissée.

Il faut attendre 1934 pour que l’Association Elfreth’s Alley ne soit fondée pour lancer un élan de restauration et la sauver de la destruction prévue par la création de l’autoroute I-95 en la rendant Monument Historique National. Aujourd’hui, un musée et le siège de l’association sont situés aux numéros 124-126.

Les maisons sont ouvertes au public deux fois dans l’année : Fête Day en juin (cette influence française) et « Deck the Alley » pendant les fêtes de Noël.

Fun Fact :

• Vous ne verrez pas de câbles dans cette rue, les câbles électriques et le gaz sont sous l’allée.
• Une des maisons est en ce moment en vente ! Fais pêter le porte-monnaie. (VENDUE)

Alors, record ou pas record?

Image de couverture de elfrethsalley.org